allitération

nom féminin
(anglais alliteration, du latin ad, vers, et littera, lettre) Répétition des consonnes initiales ou intérieures dans une suite de mots pour obtenir un effet d'harmonie, de pittoresque ou de surprise (par exemple « De Ce Sacré Soleil dont je Suis deSCendue » [Racine]).

VERSIFICATIONMichel Gauthier (Système euphonique et rythmique du vers français, 1974) énumère les conditions d'exercice de l'allitération : le phénomène n'est remarqué que s'il est répété plusieurs fois ; l'accent doit en confirmer l'identité dès la première occurrence ; le phonème doit voir ses occurrences se resserrer dans l'espace et le temps, et une proximité sémantique favorise l'aperception d'une proximité phonétique ; enfin, le phonème entraîne généralement dans l'allitération une voyelle d'aperture proche, ou une consonne de même articulation, ou une liquide, jusqu'à la constitution de véritables mots allitératifs. Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes (Racine) : cet exemple, traditionnellement cité, est interprété comme une forme d'harmonie imitative. Hors de ce cas rarissime, l'allitération, surtout celle des consonnes, a une fonction de construction du vers et d'organisation rythmique de la matière phonique. Et l'on prit un drap blanc dans l'armoire en noyer (Hugo) : « c'est un vers qui tient sur ses R : pRit, dRap, aRmoiRe... » (Aragon). L'allitération consonantique répartit sur le déroulement de la séquence des accents d'insistance et organise entre les mots des points sonores de relais : Enchantement du jour à sa naissance... Le vin nouveau n'est pas plus vrai, le lin nouveau n'est pas plus frais (Saint-John Perse). L'allitération, qui fleurit dans la lyrique des troubadours et des trouvères, chez les rhétoriqueurs (XVe-XVIe s.), puis chez les symbolistes, joue un rôle capital dans l'ancienne poésie germanique et scandinave.→ rhétorique, figure
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