monarchie

nom féminin
(latin monarchia, du grec monarkhia) Régime dans lequel l'autorité politique est exercée par un individu et par ses délégués (par opposition à aristocratie, démocratie, oligarchie).
Régime politique dans lequel le détenteur du pouvoir l'exerce en vertu d'un droit propre : droit divin, hérédité (par opposition à république).
État connaissant un tel régime, royaume.
Monarchie absolue, régime où le pouvoir du monarque n'est contrôlé par aucun autre.

HISTOIREL'AntiquitéLa monarchie semble être le système politique le plus ancien. Elle apparaît dès que se constituent des États stables dans le Proche-Orient, en Grèce, en Italie. Si d'autres régimes, opposés à la royauté, se développent en Grèce ou à Rome, la monarchie se maintient alors en Orient (monarchies hellénistiques, royaumes d'Asie Mineure) et s'impose à nouveau à Rome avec l'établissement de l'Empire.Le monarque antique, dieu lui-même ou élu de la divinité, est source de toute loi, et sa personne est sacrée. Il exerce son autorité sans partage et s'appuie tout à la fois sur l'armée et sur une importante bureaucratie.Le Moyen ÂgeAu début du Moyen Âge, en Europe, les Barbares imposent d'abord leur conception de la monarchie, où le roi est avant tout un chef de guerre, dont l'origine est souvent élective. C'est cependant l'hérédité qui devient la règle. Surtout, la monarchie est profondément transformée par l'idéal chrétien et par les liens féodo-vassaliques – le roi médiéval devenant tout à la fois un personnage sacré tenant sa mission de Dieu (protéger l'Église, rendre la justice, faire régner la paix) et, du moins en théorie, le maillon principal de la chaîne vassalique, en tant que roi suzerain.Lorsque le droit romain est remis à l'honneur (notamment en France par les légistes de Philippe IV le Bel, afin de déjouer les prétentions pontificales), le roi devient également le garant de l'État.L'époque moderneLe régime monarchique connaît en Europe, à l'époque moderne, deux évolutions contradictoires. Tandis que l'idée d'une monarchie contractuelle, déjà présente au Moyen Âge, donne naissance, dans certains pays (notamment en Angleterre), à une monarchie parlementaire – où les pouvoirs du roi sont limités par une assemblée élue –, dans d'autres pays, le régime monarchique se transforme en une monarchie absolue. C'est le cas en France, où le roi reste cependant soumis aux « lois du royaume » (succession mâle, foi catholique, inaliénabilité du domaine royal, respect des privilèges et libertés établis, loi divine et naturelle).Les monarchies contemporainesLes mouvements révolutionnaires d'inspiration libérale ou de caractère plus radical ont abouti, en Europe, à la généralisation progressive des monarchies constitutionnelles (ne laissant aux rois que des pouvoirs réduits) ou à leur disparition, le plus souvent au profit de régimes républicains.Hors d'Europe, les monarchies, tout en se dotant le plus souvent de Constitutions (par exemple, au Maroc ou en Jordanie), conservent des aspects traditionnels.

La monarchie absolueEn vigueur en France sous l'Ancien Régime, elle était en fait limitée par les lois fondamentales du royaume.Les pouvoirs du roiReprésentant de Dieu sur la terre, le roi était le suzerain de tous les seigneurs du royaume et un souverain absolu. Tenant son pouvoir directement de Dieu, il n'avait de compte à rendre qu'à Lui seul et devait être obéi par tous. Il détenait la totalité des pouvoirs, mais devait cependant respecter les lois divines et les lois fondamentales du royaume (loi salique, inaliénabilité du domaine royal, etc.).Du XVIe s. au XVIIIe s., cette monarchie absolue resta surtout un idéal prôné par les juristes, fort éloigné de la réalité, en dépit de la volonté des derniers Valois et des Bourbons de perfectionner l'appareil gouvernemental et administratif et de réaliser un système de gouvernement qui assurât le respect de l'autorité royale et l'unité du royaume.Les résistancesL'absolutisme royal se heurta notamment à la vigoureuse résistance des corps intermédiaires (parlement, états provinciaux, municipalités, officiers), détenteurs de privilèges et garants des coutumes et des libertés publiques, mais aussi à celle de la haute noblesse, dont l'épisode de la Fronde, entre 1648 et 1653, offre une illustration.Si la tenue des réunions du parlement fut suspendue pendant le règne de Louis XIV – souverain dont la personne incarne le plus complètement la monarchie absolue, dans l'imaginaire collectif –, l'institution, porte-parole des ordres privilégiés, tint ensuite en échec le pouvoir royal tout au long du XVIIIe s. Usant jusqu'à la rébellion de son droit de remontrances, le parlement rejeta en effet tous les projets royaux de réforme visant à instaurer l'égalité des droits et à abolir les privilèges (surtout fiscaux) du clergé et de la noblesse. Il interdit ainsi à Louis XV, puis à Louis XVI, de juguler la crise financière de l'État et de procéder aux réformes des structures politiques et sociales de l'Ancien Régime, que la Révolution renversa en 1789.
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