population

nom féminin
(anglais population, du moyen français populacion, du bas latin populatio, -onis)

Cet article fait partie du DOSSIER consacré à la population.

Ensemble des habitants d'un pays, d'une région, d'une ville, etc. : La population du globe.
Ensemble des personnes constituant, dans un espace donné, une catégorie particulière : La population rurale.
Ensemble des espèces animales ou végétales d'un pays, d'une région.Astronomie Population stellaire, ensemble des étoiles d'une galaxie qui possèdent certaines propriétés intrinsèques communes (âge, composition chimique, etc.). [La population I comprend des étoiles jeunes, qui brûlent de l'hydrogène ; la population II, des étoiles beaucoup plus âgées, formées à partir de matière interstellaire pauvre en éléments lourds.]Biologie Ensemble des individus d'une même espèce trouvés dans une station donnée. (L'étude fine des populations est à la base de la génétique moderne.)Démographie Mouvement de la population, entrées et sorties dans une population, par naissances et immigration, décès et émigration. (Par mouvement naturel, on entend le seul mouvement par naissances et décès.) Population de droit ou population résidente, population ayant son domicile habituel dans un territoire déterminé. Population de fait ou population présente, population présente lors du recensement d'un territoire. Population fermée, population vivant sans échanges migratoires avec l'extérieur. Population légale, population d'une agglomération qui permet de déterminer, dans certains cas, quelles dispositions légales sont applicables aux résidents.Physique Population d'un état, dans un système contenant un grand nombre de particules identiques, nombre de ces particules se trouvant dans le même état quantique.Statistique Ensemble d'individus (êtres humains, êtres vivants, objets inanimés) soumis à une étude statistique. (Synonyme : ensemble statistique.)

DÉMOGRAPHIEDéfinition : une notion évolutiveDans son acception la plus générale, le mot « population » désigne un ensemble d'êtres vivants (humains, animaux, mais aussi végétaux) ayant des caractéristiques communes. Dans son usage le plus courant, il renvoie à un groupe humain résidant sur un même territoire (ville, région ou nation, voire l'ensemble de la planète). Mais il peut s'appliquer aussi à une partie de l'ensemble ainsi constitué, à l'intérieur duquel on opère des distinctions en fonction de critères biologiques (on parle ainsi de population masculine ou féminine, de population adulte) ou sociaux. L'analyse de la population et des populations est aujourd'hui au cœur des études de prospective.Les conditions d'existence de la population, ses structures et son évolution sont largement influencées par l'économie et par la politique.L'économie : l'accroissement et la santé de la population dépendent du degré de développement de la production ; en retour, l'existence d'une main-d'œuvre disponible pour le travail industriel et agricole est une condition de la croissance.La politique : la capacité d'action d'un État dépend pour une grande part du dynamisme de son peuplement ; à l'époque de la mondialisation des activités humaines, des problèmes comme celui que pose la faim (dans les régions où l'augmentation de la population excède les ressources immédiatement disponibles) ont des incidences sur les rapports entre gouvernements.Seule une étude rigoureuse de la répartition, de la composition et des tendances d'évolution des populations peut permettre de formuler des prévisions, à partir de projections des données anciennes et actuelles sur l'avenir. Des décisions capitales pour chaque État aussi bien que pour l'ensemble de l'humanité dépendent de la capacité à déterminer si le nombre d'êtres humains prévisible pour le milieu du XXIe s. sera compatible avec les capacités de production, si l'accroissement de la population mondiale est susceptible de provoquer des atteintes graves à l'environnement, ou encore si la concentration de la population dans des villes de plus en plus surchargées ne risque pas d'entraîner de graves déséquilibres. L'urgence croissante de ces questions est à l'origine de la naissance d'une discipline de recherche qui, depuis ses premiers pas, a connu un approfondissement constant, la démographie, qu'on appelle fréquemment dans les pays anglo-saxons population study (« étude de la population »).Historique d'une réflexionLa réflexion sur les problèmes de population est ancienne. On en trouve les échos chez des penseurs qui vivaient dans des États fortement structurés (Platon dans l'Athènes classique, Confucius dans l'Empire chinois).L'entrée dans la modernitéToutefois, c'est seulement à l'époque moderne de l'histoire européenne que cette réflexion a pris les caractères d'une recherche scientifique. Le premier travail d'ensemble sur la question a été publié, en 1662, par le statisticien britannique John Graunt (Observations naturelles et politiques sur les bulletins de mortalité), qui a étudié systématiquement les décès dans la ville de Londres, pour en tirer des conclusions sur « le gouvernement, la religion, le commerce ».L'entrée dans la modernité, à partir du XVIe s., s'exprime par le développement d'un désir de connaissance et d'un esprit de recherche qui s'appliquent à tous les domaines. Il est parallèle à une expansion économique qui, à la suite de la généralisation du commerce international, va entraîner l'industrialisation et l'urbanisation des sociétés européennes. Ces bouleversements posent des questions nouvelles aux hommes d'État et aux intellectuels. Le contact avec des civilisations différentes (de l'Asie et de l'Amérique) est lui aussi source d'interrogations, de même que les guerres et les épidémies.Le siècle des Lumières (siècle des révolutions en Amérique et en France) voit la naissance d'une réflexion sur la politique de la population, c'est-à-dire sur les mesures qu'il convient d'adopter pour que l'accroissement du nombre d'êtres humains s'accomplisse dans les meilleures conditions. Il faut d'ailleurs noter que c'est aux environs de 1750 que le terme « population » remplace le vocable « peuplement » dans la langue française, qui s'inspire en l'occurrence de l'anglais. Le débat qui prend forme alors va se poursuivre jusqu'à nos jours, opposant ceux qui, à l'instar de Condorcet et des Encyclopédistes, croient en la possibilité d'un développement harmonieux à ceux, dont Malthus est le représentant le plus célèbre, qui estiment indispensable une limitation de la population.Les moyens d'informationL'existence officielle de l'état civil (enregistrement obligatoire des naissances, des mariages et des décès) constitue le premier de ces moyens. En France, il est instauré par la Révolution française, en remplacement des registres où, dans chaque paroisse, étaient consignés baptêmes et autres cérémonies religieuses. Les recensements réguliers viennent compléter les données de base ainsi recueillies. Ils fournissent des indications d'ordre sociologique (profession, niveau d'instruction, logement, etc.).Le premier recensement moderne est effectué en Prusse, en 1725. La Suède (1749), l'Autriche (1754), les États-Unis (1790) suivent le mouvement. L'Angleterre, la France, la Norvège et le Danemark y procèdent en 1801, mais on considère généralement que, en ce qui concerne la France, le premier recensement répondant aux exigences d'une recherche méthodique ne date que de 1836.Une administration efficace est, de toute évidence, la condition indispensable de la fiabilité des résultats fournis par l'état civil et les recensements. C'est dire que le développement des études de population est indissolublement lié à l'État, dont le rôle s'est constamment renforcé depuis le XVIIIe s. Au XXe s. – tout particulièrement après la crise économique des années 1930 et la Seconde Guerre mondiale –, l'État a rempli des fonctions économiques (secteur public) et sociales (Sécurité sociale) qui ne lui incombaient pas jusqu'alors. Ainsi s'explique l'apparition, dans la plupart des pays développés, d'instituts officiels qui ont pris en charge les études démographiques. En France, l'Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), fondé en 1946, comporte une section « population ». Mais il faut surtout signaler l'existence de l'Institut national des études démographiques (INED) : cet organisme public autonome, créé le 24 octobre 1945, a été placé pendant de longues années sous la direction d'Alfred Sauvy, un des pionniers de la démographie française, qui a notamment publié notamment une revue bimestrielle, Population, qui fait référence en son domaine.L'état de la populationLa population mondiale serait donc redistribuée : en 2025, les pays d'Europe, ceux d'Amérique du Nord et ceux de l'ex-U.R.S.S. se classeraient, respectivement, aux quatrième, cinquième et sixième rangs. La population européenne se renouvellerait faiblement. L'Amérique du Nord et l'ex-U.R.S.S. auraient une croissance très faible (taux annuel moyen de 0,6 %) et ne regrouperaient plus que 15 % de la population mondiale, soit moitié moins qu'en 1950. L'Amérique latine devrait poursuivre sa croissance au taux moyen de la planète ; dans le sous-continent, les espaces de peuplement discontinu se rejoindraient sur les bordures maritimes. L'Asie resterait en tête, la population indienne augmentant plus vite que la population chinoise. Le continent africain aurait une population supérieure à celle de la Chine et un taux record de croissance, qui aurait pour conséquence une densification de son espace, en particulier sur les périphéries. Asie et Afrique totaliseraient alors plus des trois quarts de la population mondiale. Entre 1950 et 2025, la population africaine devrait être multipliée par 7, celle de l'Amérique latine par 4, celle de l'Asie par 3,5. La carte de la démographie mondiale traduirait une inégalité accrue entre riches et pauvres, lesquels formeraient les quatre cinquièmes de la population. Cette inégalité correspondrait aussi à de forts contrastes entre les populations vieillies et les populations jeunes. Une telle évolution, aboutissant à aggraver les disparités en matière de population et de richesse, constitue le principal enjeu des rapports Nord-Sud.La persistance de la pauvretéChaque année, la planète se peuple de quelque 80 millions d'individus supplémentaires. Bien que le ralentissement de la croissance démographique atténue la crainte du surpeuplement, la question du rapport entre la charge humaine et les ressources terrestres demeure donc posée. Elle est indissociable d'un débat sur l'inégale utilisation de ces ressources, qui se fait principalement au profit des pays industrialisés du « Nord ». Ces derniers, qui représentent 20 % de la population mondiale, détiennent 80 % des richesses du globe, et les 7 pays les plus industrialisés produisent à eux seuls près des deux tiers de la richesse mondiale. La pauvreté, mesurée par le P.N.U.D. à partir de la durée moyenne de vie, du degré d'instruction et des conditions de vie, touche un quart de la population des pays en développement. En Afrique subsaharienne et en Asie, elle frappe 40 % de la population. Selon la F.A.O. (Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture), 800 millions de personnes souffrent de la faim. La pénurie n'est pas consécutive au surpeuplement, mais à la désorganisation politique et économique des pays ou, ponctuellement, à des dérèglements climatiques. La Terre offre, a priori, de quoi nourrir l'humanité. Mais l'excédent agricole est le fait des pays riches, qui se trouvent ainsi dotés d'une « arme verte ».Les interactions entre croissance démographique et développement économique sont complexes. Si les grands pôles de richesse se situent le plus souvent dans des zones très peuplées, il existe aussi des pays denses mais pauvres, des pays riches mais peu peuplés (Australie ou Émirats arabes unis). La dimension d'une population pèse néanmoins sur l'économie, dans la mesure où elle détermine la taille des marchés. Mais le revenu national est mal réparti à l'intérieur d'un pays : les pays pauvres contiennent des minorités très riches, tandis que les pays industrialisés ont de larges couches de populations pauvres. L'approvisionnement en eau constitue l'impératif prioritaire des prochaines décennies, au point que l'eau, dont la consommation augmente rapidement, peut être, d'ores et déjà, considérée comme une matière première stratégique : les Nations unies relèvent 300 zones de conflits potentiels pour la maîtrise des fleuves internationaux, comme le Nil ou l'Euphrate, ou celle des nappes phréatiques, et la pénurie d'eau est une menace qui pèse sur 40 % de la population mondiale.La tendance mondiale au vieillissementDéjà ancien dans les pays développés occidentaux et asiatiques, le vieillissement de la population est de plus en plus sensible dans les pays en développement et a donc tendance à devenir un phénomène planétaire. Ainsi, la structure de la population mondiale par âge se modifie rapidement, en raison de la baisse de la fécondité et de l'allongement de l'espérance de vie. L'âge médian est passé de 23,5 ans en 1950 à 26,4 ans en 1999 ; en 2050, il devrait atteindre 37,8 ans. Quant aux proportions de personnes âgées de moins de 15 ans et de plus de 60 ans, elles étaient, respectivement, de 34 % et de 8 % en 1950, alors qu'elles devraient être de 20 et de 22 % en 2050.Dans les pays développés, le remplacement des générations n'est plus assuré depuis de nombreuses années : il faudrait, en effet, 2,1 enfants par femme, mais on n'en est, en moyenne, qu'à 1,6 enfant (1,15 en Espagne, 1,20 en Italie et 1,30 en Allemagne). La conséquence de cette évolution est inéluctable : une forte baisse de la croissance démographique, suivie d'une diminution en chiffres absolus. En 2050, l'Europe aura une population de 628 millions d'habitants, contre 729 millions en 2001, et ne représentera plus que 7 % de la population mondiale, au lieu de 12 %. Sur le « Vieux Continent », le vieillissement de la population posera de graves problèmes de financement de la sécurité sociale, tant en ce qui concerne le remboursement des soins que le versement des pensions de retraite. Tandis que le nombre de bénéficiaires ne cessera d'augmenter, celui des contributeurs se rétrécira. Cette évolution démographique pourrait aussi avoir des conséquences d'ordre politique : une population au corps électoral relativement âgé est censée être plus réceptive aux dépenses de santé ou de sécurité qu'aux dépenses d'éducation ou d'investissement.
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